Début des années 1920, des milliers de Japonaises sont envoyées aux Etats-Unis. Elles y retrouvent un mari et ont pour rêve de mener une vie idyllique dans le pays de la ruée vers l'or. Les espoirs sont vite effacés... Le roman de Julie Otsuka, auteure américaine à l'histoire japonaise, traite de ces arrivées et de leurs déconvenues. A partir de ces "nouvelles pauvres vies", l'écrivaine déroule le fil d'une histoire liant étroitement deux continents jusqu'à la seconde guerre mondiale et qui aura pour résultat de stigmatiser une communauté jusqu'à son invisibilité. Le metteur en scène Richard Brunel, touché par ce drame, se saisit de ce texte et l'adapte au théâtre. Pour faire entendre ces parcours multiples réunis dans un même destin, il s'entoure de comédiennes et comédiens, de leurs différences , et les conduit sur le chemin de la choralité, du "nous" pour mieux souligner la succession des disparitions, et interroger ce paysage américain qui absorbe autant qu'il rejette. A partir d'une parcelle méconnue de l'Histoire, "Certaines n'avaient jamais vu la mer" fait entendre le destin pluriel de femmes qui ont cru en la possibilité d'un ailleurs.